Christ aux mains stigmatisées

Après dix années de travail au sein de l’atelier du peintre-verrier Charles Lorin, puis dix autres à exercer son talent dans les différents domaine de la céramique, de l’orfèvrerie, du mobilier et de l’illustration, Gabriel Loire aménage son atelier de vitrail à Chartres en 1946. Précurseur dans la technique du vitrail en dalle de verre serti de ciment, dont il deviendra durant Les Trente Glorieuses l’un des plus audacieux représentants, Loire doit pourtant commencer par convaincre les commanditaires de la Reconstruction au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Afin de promouvoir son activité et la modernité de ses vitraux, il crée d’abord plusieurs panneaux d’exposition illustrant des scènes religieuses ou des saints en pied, qu’il présente en permanence au château de Lèves, à proximité de son atelier. Parmi ceux-là figurent deux exemplaires sensiblement différents d’un Christ aux mains stigmatisées, réalisés en 1948 à partir d’un même carton à grandeur (Inv. MV 2014.5.1), ainsi que deux grands panneaux aux formats identiques représentant Judas (Inv. MV 2014.5.2) et le Christ en Majesté (Inv. MV 2014.6.1), issus d’une série de quatre vitraux datés de 1950. Leur conception laisse déjà apparaître ce qui deviendra une des particularités de Gabriel Loire, à savoir les grands aplats de ciment qui entourent les figures et soulignent les silhouettes.