Les vases en verre japonisants de François-Eugène Rousseau
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En adaptant le style japonais au goût français au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, l'éditeur d'objets d'art François-Eugène Rousseau figure comme l'un des principaux acteurs de diffusion du japonisme en France.
La relation étroite que le Japon entretient avec la nature s’enracine dans les croyances anciennes du shintoïsme et du bouddhisme. Elle s’est progressivement développée dans diverses pratiques artistiques comme celle de l’estampe, dont la diffusion en Europe participe au cours de la seconde moitié du XIXe siècle à la découverte de l’art japonais.
Parmi les principaux acteurs de diffusion du japonisme figure notamment François-Eugène Rousseau (Paris 1827 – Paris 1890). De simple négociant en porcelaines et cristaux, celui-ci devient également éditeur de modèles d’objets d’art en adaptant le style japonais au goût français. En effet, en 1866, un an avant l’Exposition universelle de Paris qui marque la première participation du Japon à une grande exposition publique à l’étranger, Rousseau fait éditer à la manufacture de Creil un service de faïence décoré de motifs japonais gravés à l’eau-forte par Felix Bracquemond. Fort du succès commercial remporté par ce premier service, il réitère en 1873 avec Henri Lambert, afin d’éditer un second service inspiré d’estampes japonaises.
C’est probablement à l’époque de la production de ce second service que Rousseau oriente aussi son activité de marchand-éditeur vers la production et la diffusion de verreries japonisantes. Parmi ses premiers modèles figurent les vases Larmes, qui remportent alors un vif succès à l’Exposition universelle de 1878. Façonnés à chaud à la verrerie des frères Appert, à Clichy, ses vases sont décorés d’applications de verre de couleur et de motifs japonisants gravés, émaillés et dorés (cerisiers en fleurs, carpes), tels qu’ils apparaissent sur les deux vases conservés au musée du verre François Décorchemont. C’est également à cette époque, que Rousseau fait réaliser le vase décoré d’une tortue gravée du musée d’Orsay.
Présentés ensemble, dans la vitrine « Orientalisme, Japonisme… les prémices de l’Art nouveau », le vase de Rousseau prêté par le musée d’Orsay dialoguera avec ceux du musée du verre François Décorchemont pour nous rappeler que le réchauffement climatique a véritablement un impact sur la biodiversité, et notamment sur les espèces animales comme celles qui émaillent les vases en verre japonisants de Rousseau.

100 oeuvres qui racontent le climat avec le musée d'Orsay
Chaque année, le musée d’Orsay sélectionne 100 œuvres de ses collections pour les diffuser à travers toute la France et mettre en avant un grand sujet contemporain. En 2025, le climat est à l’honneur : un dialogue entre l’art et la science est proposé dans 31 musées, accompagné d'un ouvrage de référence pour explorer les grands enjeux écologiques de notre époque.
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